Dans son message, le président de l’épiscopat a observé que le Carême sera une fois de plus très difficile. Après avoir fait face à une pandémie qui, ces dernières années, a causé la mort de plusieurs millions de personnes dans le monde, « depuis une semaine, nous sommes témoins d’un autre drame : l’agression militaire massive de la Russie contre un pays souverain, l’Ukraine », a-t-il déclaré.
Mgr Gądecki a souligné que chaque nation a le droit moral de se défendre efficacement. « Chers sœurs et frères d’Ukraine, pour votre amour de Dieu et votre amour héroïque pour votre patrie, vous méritez tous respect et reconnaissance. Au nom des pasteurs et des fidèles de l’Église catholique en Pologne, je vous assure à nouveau de notre bonne volonté, de notre amitié et de notre soutien spirituel et matériel », a-t-il déclaré.
Le président de l’épiscopat a souligné que la souffrance des Ukrainiens a libéré une immense bonté chez les Polonais. « Nous sommes témoins de l’hospitalité cordiale de nos compatriotes émus par le malheur de leurs voisins », a-t-il souligné. Il a remercié tous ceux qui se sont associés pour apporter une aide concrète aux réfugiés. « Merci pour chaque bon mot et chaque petit geste de bonté envers nos frères et sœurs qui souffrent. Entourons-les de prières, faisons preuve de cordialité, aidons-les à trouver du travail », a-t-il lancé.
Il a rappelé que le Mercredi des cendres, la collecte d’offrandes se poursuivra ; les fonds collectés seront alloués par l’intermédiaire de Caritas Pologne pour une aide immédiate et à long terme aux réfugiés de guerre. « En outre, dans cette situation extrêmement difficile, accueillons les réfugiés dans nos foyers, nos paroisses et nos communautés religieuses. Nos sœurs et frères ukrainiens ont besoin de nouveaux gestes de solidarité humaine et de bonté », a insisté Mgr Gądecki.
Il a conclu en appelant les fidèles à prier pour la Russie. « Il n’y aura pas de paix dans notre partie du monde tant que la Russie ne reviendra pas au Christ. Nous rêvons qu’il y ait un jour le pardon et la réconciliation entre tous les peuples d’Europe centrale et orientale, afin que nous puissions vivre non seulement en paix mais aussi en amitié », a déclaré le président de la Conférence épiscopale polonaise.
Bureau de presse de la Conférence épiscopale polonaise
MESSAGE
DU PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES DE POLOGNE
PENDANT LA GUERRE EN UKRAINE
Chers compatriotes,
Chers sœurs et frères ukrainiens,
Chers spectateurs de la télévision polonaise,
- Demain, Mercredi des cendres, nous commencerons le Carême, le temps de préparation spirituelle à la résurrection du Seigneur. Une fois encore, ce sera très difficile. Ces dernières années, nous avons été confrontés à une pandémie qui a entraîné la mort de plusieurs millions de personnes dans le monde. Maintenant, depuis une semaine, nous sommes témoins d’un autre drame : l’agression militaire massive de la Russie contre un pays souverain, l’Ukraine. Ce ne sont pas seulement des installations militaires qui sont attaquées, mais aussi des immeubles résidentiels, des hôpitaux et des jardins d’enfants. Des soldats et des civils, y compris des femmes et des enfants, sont tués. Le monde libre réagit de manière solidaire à cet acte de barbarie honteux.
- L’histoire ancienne du péché des hommes se répète sous nos yeux, comme l’écrit l’auteur du Premier livre des Maccabées : « À la vue de l’armée qui montait à leur rencontre, ils dirent à Judas : « Comment pourrons-nous, étant si peu nombreux, lutter contre une multitude si forte ? Nous sommes exténués et à jeun ». Judas répondit : « Il arrive facilement qu’une multitude tombe aux mains d’un petit nombre, et il importe peu au Ciel d’opérer le salut au moyen de beaucoup ou de peu d’hommes. Car la victoire au combat ne tient pas à l’importance de l’armée, mais à la force qui vient du Ciel. Ceux-ci viennent contre nous, débordant d’orgueil et d’impiété, pour nous faire périr, nous, nos femmes, nos enfants, et nous dépouiller. Mais nous, nous combattons pour nos vies et pour nos lois et Lui les brisera devant nous. Quant à vous, ne les craignez donc pas ! » » (1 Macc 3,17-22). Ne perdez pas espoir !
- Chaque nation a le droit moral de se défendre efficacement. Nous sommes émus par l’héroïsme et le sacrifice du peuple ukrainien. Chers sœurs et frères d’Ukraine, pour votre amour de Dieu et votre amour héroïque pour votre patrie, vous méritez tous respect et reconnaissance. Au nom des pasteurs et des fidèles de l’Église catholique en Pologne, je vous assure à nouveau de notre bonne volonté, de notre amitié et de notre soutien spirituel et matériel.
- L’agression de la Russie contre l’Ukraine nous fait prendre clairement conscience que dans le monde est menée – outre la guerre matérielle – en même temps une lutte spirituelle. Un combat qui prend des formes concrètes, auquel participent des personnes concrètes. Et les armes spirituelles sont le principal outil de guerre à la disposition des croyants. « Ce genre d’esprit mauvais ne se chasse que par la prière et le jeûne », lit-on dans l’Évangile de saint Matthieu (Mt 17,21). Pour cette raison – répondant à l’appel du pape François – je demande instamment que, en tant que croyants, nous offrions le jeûne et la prière de demain pour la paix en Ukraine.
- La souffrance de nos sœurs et de nos frères a libéré en nous une immense bonté. Nous sommes témoins de l’hospitalité cordiale de nos compatriotes émus par le malheur de leurs voisins. Chaque jour, des milliers de réfugiés, principalement des femmes et des enfants, viennent en Pologne pour fuir la guerre. Je remercie tous ceux qui se sont spontanément associés à l’aide concrète aux réfugiés. Je vous remercie pour vos efforts diplomatiques et votre soutien international. Je remercie les autorités gouvernementales et locales, les services en uniforme et médicaux, les institutions et les entreprises. Je remercie également les diocèses, les paroisses, les prêtres, les personnes consacrées et tous ceux qui ont ouvert leurs portes pour accueillir les réfugiés. En particulier, j’exprime ma gratitude à Caritas Pologne et à la Caritas diocésaine, à l’Aide à l’Église de l’Est, qui apportent déjà une aide concrète dans tout le pays. Je suis reconnaissant pour les collectes de nourriture, de médicaments et de produits de première nécessité qui ont été organisées. Merci pour chaque bon mot et chaque petit geste de bonté envers nos frères et sœurs qui souffrent. Entourons-les de prières, faisons preuve de cordialité, aidons-les à trouver du travail.
- Pourtant, les besoins sont bien plus grands. C’est pourquoi demain, dans les églises de toute la Pologne – après chaque messe – nous poursuivrons la collecte des offrandes qui, par l’intermédiaire de Caritas Pologne, seront affectées à l’aide immédiate et à long terme aux réfugiés de guerre. En outre, dans cette situation extrêmement difficile, accueillons les réfugiés dans nos foyers, nos paroisses et nos communautés religieuses. Nos sœurs et frères ukrainiens ont besoin de nouveaux gestes de solidarité humaine et de bonté.
- Gardons également la Russie dans nos prières. Il n’y aura pas de paix dans notre partie du monde tant que la Russie ne reviendra pas au Christ. Nous rêvons qu’il y ait un jour le pardon et la réconciliation entre tous les peuples d’Europe centrale et orientale, afin que nous puissions vivre non seulement en paix mais aussi en amitié. Les Russes qui protestent aujourd’hui contre cette guerre – en se mettant en danger face aux autorités officielles – renforcent notre espoir d’une renaissance morale et spirituelle de toute la nation russe.
Pour que le Carême de cette année soit fructueux, je bénis de tout cœur tous les Polonais et Ukrainiens, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Varsovie, 1er mars 2022